Faire passer de l’allemand au français le vocabulaire technique de la musique. Observations et délimitations.
Le point de vue d’une traductrice et enseignante
Catherine Fourcassié
En allemand et en français, le langage spécialisé employé pour parler de musique utilise des termes techniques reposant sur des consensus nés d’échanges qui constituent des chaînes de traditions. La traduction tente de surmonter la barrière de langue, si importante entre l’allemand et le français. Mais qu’en est-il en fait de l’équivalence entre ces termes techniques d’une langue à l’autre ? On cherche ici à sensibiliser à une thématique dont beaucoup n’ont pas vraiment conscience et qui constitue un véritable chantier lexicologique. A côté des champs sémantiques qui ne se recouvrent pas et obligent à des choix complexes (son, Ton, Klang, Laut p. ex.), certains termes comportent des métaphores plus ou moins conscientes et transportent des images divergentes (hoch/tief, aigu/grave, Klangfarbe). Dans les cas extrêmes, on a à faire à des faux amis (Reprise/reprise) ou à des termes lexicalisés en allemand mais intraduisibles qu’il serait judicieux d’importer et d’intégrer au vocabulaire technique comme mots d’emprunt. Au-delà de ces problèmes de traduction, certains termes faciles à traduire éveillent chez le lecteur un vaste référent qui diverge parfois profondément. Conçu comme une invitation à la discussion, à l’échange entre les langues, au coup d’œil par-dessus la barrière, cet article met aussi en lumière la nécessité d’un véritable travail lexicologique appliqué à la terminologie technique de la musique qui pourrait rassembler des spécialistes plurilingues de divers pays d’Europe.
Im Deutschen und Französischen werden in der Fachsprache über Musik Fachbegriffe verwendet, die auf durch Austausch entstandenen und durch Traditionsketten gebildeten Vereinbarungen beruhen. Die Übersetzung versucht, die Sprachbarriere zu überwinden, die zwischen dem Deutschen und dem Französischen so groß ist. Aber wie sieht es eigentlich mit der Gleichwertigkeit dieser Fachbegriffe von einer Sprache zur anderen aus? Hier wird versucht, für eine Thematik zu sensibilisieren, die vielen nicht wirklich bewusst ist und eine echte lexikologische Baustelle darstellt. Neben semantischen Feldern, die nicht deckungsgleich sind und zu komplexen Entscheidungen zwingen (z. B. son, Ton, Klang, Laut), beinhalten manche Begriffe mehr oder weniger bewusste Metaphern und transportieren diskrepante Bilder (hoch/tief, aigu/grave, Klangfarbe). Im Extremfall hat man es mit falschen Freunden zu tun (Reprise/reprise) oder mit im Deutschen lexikalisierten, aber unübersetzbaren Begriffen, die man sinnvollerweise importieren und als Lehnwörter in den Fachwortschatz aufnehmen sollte. Abgesehen von diesen Übersetzungsproblemen wecken einige leicht zu übersetzende Begriffe bei den Lesenden einen breiten, manchmal tiefgreifend divergierenden Referenzrahmen. Dieser Artikel ist als Einladung zur Diskussion, zum Austausch zwischen den Sprachen und zum Blick über den Zaun gedacht und zeigt auch die Notwendigkeit einer echten lexikologischen Arbeit an der technischen Terminologie der Musik auf, die mehrsprachige Experten aus verschiedenen Ländern zusammenbringen könnte.
Hochschule für Musik und Theater Hamburg [Hamburg University of Music and Drama]
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